Conférences gesticulées

Au début fût : un stage en 2015

Toute l’aventure a commencé quand Franck Lepage m’a dit « ne réfléchis pas, inscris toi ! » et que Hugo Persillet m’a rappelée en me disant que ça avait l’air de valoir le coup, ce que j’avais envie de raconter. Alors j’ai fait le stage, avec la SCOP d’éducation populaire l’orage. La peur au ventre un peu… mais le stage c’est aussi la rencontre avec un groupe, et des gens fabuleux qui t’accompagnent et t’enlèvent toute idée d’abandonner et t’aident à combattre le pire ennemi des opprimés : le sentiment d’illégitimité.

Et à la fin, ma conf gesticulée est née : « Déchets et des des hommes, La face déchets du capitalisme ».

mais vous êtes adorableC’est mon aventure avec les objets qui nous entourent : pourquoi on les crée, pourquoi on les aime, pourquoi on les jette… et j’espère un bout de l’histoire de beaucoup de gens que j’admire, les waste pickers, les récupérateurs, les bricolos, les qui veulent rien jeter, qui voient de la beauté en tout, connaissent la valeur des gens et des choses qui vont avec.

Conférence gesticulée ?!

Les gesticulant-e-s, ce sont des gens qui se sont arrêté-e-s sur leur vie un jour, et ont raconté leur histoire sur scène.

Si on écoute bien, d’où qu’on parte, on finit toujours par raconter la même histoire : celle de gens qui se perdent dans le monde capitaliste et cherchent à s’émanciper. Aujourd’hui il y a plusieurs centaines de conférences gesticulées sur tous les sujets imaginables ! Pour contacter les gesticulant-e-s : http://conferences-gesticulees.net/

C’est un fonctionnement en réseau, avec une association désormais.

La coopérative citoyenne

Mais d’aventure en aventure, j’ai rencontré des copains d’éducation populaire : on a fondé la coopérative citoyenne ensemble, pour partager nos modalités d’action. Avec deux d’entre eux, Maxime et Julien, on en a même fait une nouvelle conférence gesticulée « Mourir pour des idées ? Fous rires pour s’engager« …

La parole des enfants, les gens qui ont le moins de pouvoir au monde

Et devinez quoi, deux ans après est née une nouvelle conf gesticulée « libérés délivrés ? Alertez les bébés ! » pour parler du droit inaliénable à une libre imagination pour les êtres humains. Parce qu’il me fallait bien ça pour essayer de comprendre ce qui me tordait autant les tripes quand il s’agissait des enfants. Parmi les opprimés, la parole n’est pas libre, jamais. Et ceux qu’on fait taire en premier sont les plus petits, ceux dont le stade psychique vient forcément remettre en question les fondements des habitudes des grands. Ma colère venait de plein d’endroits, de façon décousue et chaotique. C’est donc une conf absolument décousue et chaotique qui vient soutenir aussi maladroitement que possible le droit fondamental de rêver à un monde meilleur, et de douter, et de faire en sorte de réaliser ses rêves.

Inévitablement… de tout ça est sorti une clowne, Walline…

…qui vient fourrer son gros nez rouge dans mes affaires. C’est une fidèle copine et de mes alliés la plus puissante. Si vous voulez je vous la plaisanterai.

Bref :

Énormément de rencontres ont forgé et reforgé ces conférences gesticulées. Dont une avec les dessinateurs de presse, qui ne sont pas pour rien dans la confection de « libérés délivrés », et à qui j’aimerais bien rendre hommage, parce que au moment du festival de dessin de presse de castelnaurady , j’étais au bord de détester ma conf, à ne plus savoir ce que je faisais sur scène, avec mon petit spectacle.

Le rire, l’auto dérision, et ces angles d’attaque des dessinatrices-eurs qui ont croqué pendant ma conf, ça m’a sauvée de vouloir passer le reste de ma vie à engueuler les gens en me prenant très au sérieux. Ça a redonné du sens, de la logique, de l’inspiration et de l’intérêt à ce que je faisais. Et après ça ne s’est plus arrêté : la poésie, l’amour, la liberté… La vie quoi.